Une mobilité qui présente tout de même des risques à maitriser !
Bon on fanfaronne un peu, mais soyons lucides... Si l'usage de la trottinette, de la roue ou du skate en eux-même n'induisent pas plus de danger que le vélo, il existe des facteurs de risques notamment lié aux mauvaises pratiques, aux infrastructures, aux manques de formations... Le rapport nous propose donc des axes d'amélioration pour rendre la pratique encore plus sécure. Un genre de 10 commandements de l'electroteur et wheeler averti à l'usage des ministres des transports pour le développement de politiques d'urbanisme d'avenir.
Le rapport propose dix recommandations à l'intention des décideurs politiques, des urbanistes, des exploitants et des constructeurs :
1. Attribuer un espace protégé à la micromobilité
"Créer un réseau protégé et connecté pour la micromobilité. Cela peut se faire en calmant le trafic ou en créant des espaces dédiés. Les micro-véhicules devraient être interdits de circulation sur les trottoirs ou soumis à une limitation de vitesse réduite et obligatoire."
La sécurité des électrotteurs, des wheelers et des cyclistes passent bien sur en premier par des infrastructures adaptées. Plus le réseau de pistes cyclables sera continu, bien conçu et protégé des autres modes et plus nous pourrons rouler en sécurité. Le pouvoir des zones de partage est mis en avant, mais il reste controversé car dans ces zones, souvent les usagers des EDPM agissent en tant que ralentisseur humain des modes motorisés.
2. Pour rendre la micromobilité sûre, il faut se concentrer sur les véhicules à moteur
"La nouveauté des scooters électroniques ne doit pas détourner l'attention du risque que les véhicules à moteur représentent pour tous les autres usagers de la route. Lorsque des usagers vulnérables partagent l'espace avec des véhicules à moteur, les limites de vitesse devraient être de 30 km/h ou moins."
Comme vu plus haut, 80% des accidents mortels sont dûs au véhicule à moteur. Il s'agit d'un évident rapport de poids/vitesse.
3. Réglementer les micro-véhicules à basse vitesse comme des bicyclettes
Pour ce qui concerne la France, elle a déjà tranché dans ce sens , en rapprochant plus ou moins la réglementation des EDPM à celle des cycles. Il reste en suspens celle des micro-véhicules sans selles plus rapides.
"La micromobilité peut rendre les déplacements urbains plus durables. Pour éviter une surréglementation, les micro-véhicules à faible vitesse tels que les scooters et les vélos électriques doivent être traités comme des bicyclettes. Les micro-véhicules plus rapides devraient être réglementés comme des cyclomoteurs."
4. Recueillir des données sur les déplacements et les accidents des micro-véhicules
Le rapport modère ses conclusions en mettant en lumière qu'en réalité on a peu de chiffres officielle d'accidentologie sur les EDPM. Ils ont d'ailleurs utilisé les médias comme outils de recensement des accidents qui impliquent une trottinette électrique, plutôt que des relevés dans les hôpitaux ou un recueil de données effectué auprès des pompiers/policiers. Ces relevées n'existent pas encore pour cette mobilité au grand dam des services de la sécurité routière. Un cycliste tout comme une electrotteur/wheeler qui se fait mal tout seul, sans impliquer d'autres usagers de la voie publique n'aura probablement pas été signalé.
"On sait peu de choses sur les performances des micro-véhicules en matière de sécurité. La police et les hôpitaux devraient recueillir des données précises sur les accidents. Les agences de sécurité routière devraient collecter des données sur les déplacements par l'intermédiaire des opérateurs, des enquêtes sur les déplacements et de l'observation sur la route. La codification statistique des types de véhicules doit être mise à jour et harmonisée."
5. Gérer de manière proactive les performances de sécurité des réseaux routiers
Entretenir la voirie... éliminer les obstacles, les trous, etc. On ne va pas se le cacher, en EDPM on a des roues qui vont de 4 à 18 pouces, aussi sommes nous plus sensibles que les autres aux défauts des revêtement routiers. Alors cette préconisation on est plus que pour !
"De nombreux micro-véhicules partagés possèdent des détecteurs de mouvement et un GPS. Ceux-ci peuvent fournir des données utiles sur les nids de poule, les chutes et les quasi-accidents. Les autorités et les opérateurs devraient collaborer pour les utiliser à des fins de surveillance et de maintenance."
6. Inclure la micromobilité dans la formation des usagers de la route
Ce point recouvre deux aspects. La formations des utlisateurs de micromobilité et aussi la formations des autres uagers pour savoir prendre en compte les electrotteurs wheelers et skateurs.
Donc, d'une part, il a été reconnu que la formation mais aussi l'expérience des utilisateurs d'EDPM renforcent leur sécurité. En effet, les conducteurs novices ont tendance à ne pas avoir toujours conscience des risques et ont parfois une conduite moins sécure par excès de confiance. C'est pourquoi le développement de formation pourrait rendre la pratique des EDPM plus sûr. De même de nombreux pratiquant ne possèdent pas de permis de conduire, alors il n'est pas toujours assuré qu'ils aient un niveau suffisant de connaissance du code de la route théorique autant que pratique sur la voies publique. Au delà du simple code de la route, une formation sur le bon positionnement sur la route, la façon de se signaler, la pratique du freinage d'urgence serait certainement très utile.
Par formation, on inclut aussi la formation des AUTRES vis-à-vis de la micromobilité... C'est aussi leur faire savoir que nous avons le droit d'être là et comment se comporter avec nous. On pense notamment à la distance de sécurité d'1 m à laisser quand ils nous doublent.
"La formation des conducteurs de voitures, d'autobus et de camions pour éviter les accidents avec les conducteurs de micro-véhicules devrait être obligatoire. La formation au cyclisme devrait faire partie du programme scolaire. Les programmes de formation devraient être régulièrement évalués et révisés."
7. Lutter contre l'alcool au volant et les excès de vitesse sur tous les types de véhicules
L'alcool tue... ce n'est pas nouveau. Non seulement on court plus de risques si les conducteurs de voitures sont alcoolisés, mais également si l'electrotteur l'est ! Il ne faut pas minimiser la prise de risque sous état alcoolisé/drogué de la conduite d'une trotinette électrique ou d'un monocycle électrique. La vigilance ne serait ce que la surveillance de l'état de la route devant soi ou pour identifier le risque présenté par les autres véhicules est primordiale, même en EDPM !
"Les gouvernements devraient définir et faire respecter des limites de vitesse, d'alcool et de drogue pour tous les usagers de la route. Cela inclut les conducteurs de véhicules à moteur et les usagers de la micro-mobilité."
8. Éliminer les incitations à la vitesse pour les usagers de la micromobilité
Dans ce point le rapport ce concentre sur les opérateurs de location en libre-service. Cependant, pour nous y inclure et au risque de nous attirer quelques foudres... On peut mettre dans ce chapitre que vanter les mérites de rouler à très grande vitesses sur des voies rapides comme des autoroutes ne devrait pas ête permis ! Les amateurs de sensations fortes devraient se tourner vers un usage en compétition sur des terrains adaptés.
"Les opérateurs de flottes de micromobilité partagées doivent veiller à ce que leurs mécanismes de tarification n'encouragent pas les usagers à prendre des risques. La location à la minute peut être une incitation à la vitesse ou au non-respect des règles de circulation."
9. Améliorer la conception des micro-véhicules
Si, depuis 2012, les produits ont déjà beaucoup évolués, il y a encore à faire. Notemment des facteurs comme la taille des roues, le types, le nombre et surtout l'efficacité de freinage... La qualité des éléments de visibilité, l'amorti, l'équilibre et la répartition des poids, l'étanchéité, etc. sont autant d'éléments qui progresseront dans les prochaines années.
"Les fabricants devraient améliorer la stabilité et l'adhérence sur la route. Des solutions pourraient être trouvées dans les pneumatiques, une taille de roue et une géométrie de cadre plus importantes. Les clignotants pourraient être rendus obligatoires et les câbles de frein mieux protégés."
10. Réduire les risques plus larges associés aux opérations de micromobilité partagée
"L'utilisation de camionnettes pour repositionner ou recharger des micro-véhicules devrait être réduite au minimum, car elles présentent des risques supplémentaires pour tous les usagers de la route. Les villes devraient allouer des places de stationnement pour les micro-véhicules à proximité des baies pour les fourgonnettes de soutien."
On notera que cette mauvaise pratique est aussi présente sur les locations en libre-service des vélos !
Un absent ? : L'usage d'équipement de protection !
Vous avez noté ? Parmi toutes ses bonnes résolutions, aucune ne concerne le port d'équipements de protection que cela soit du casque ou d'éléments de sécurité... Bon le rapport le mentionne comme à encourager, mais ne préconise le casque que pour les EDPM rapide.